Avec Lindner, L. Gouraige

Avec Lindner

Laure Gouraige

La vie a commencé vers l’âge de dix ans, aux bras de mes parents, à l’hôtel Salé. Tous les dimanches, allons voir la chèvre ! Je cherchais l’animal dans la sculpture et l’enfant dans les tableaux. Puis la vie a continué. Elle s’est réfugiée chez des artistes sans nom, chez d’autres dans la quête d’une fausse modernité et un jour elle a rencontré Lindner.
Comme elle est généreuse, la vie, l’amie, d’offrir à ma trentaine ce bouleversement. Imaginez le choc ! L’œil se réveille saisi par l’événement des couleurs. Je ne les connaissais pas. Je pourrais presque dire qu’elles m’effrayaient, qu’il y avait dans la couleur quelque chose que je ne comprenais pas et qui m’embarrassait. Et puis encore le choc ! C’est bien cela qui vous agite, le trait de Lindner est un événement. Une rupture dans le temps, dans le calme, l’impossibilité de poursuivre l’ordinaire.
Les femmes, les hommes, les chapeaux, la ville et la vie me fascinent d’un réel que seul le peintre parvient à exciter. Il m’a subjuguée entière, entière je suis entrée dans son monde, jamais je  n’ai  été  au  dehors,  la  main  tendue pour m’inviter plus loin,

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Avec Lindner

Laure Gouraige

La vie a commencé vers l’âge de dix ans, aux bras de mes parents, à l’hôtel Salé. Tous les dimanches, allons voir la chèvre ! Je cherchais l’animal dans la sculpture et l’enfant dans les tableaux. Puis la vie a continué. Elle s’est réfugiée chez des artistes sans nom, chez d’autres dans la quête d’une fausse modernité et un jour elle a rencontré Lindner.
Comme elle est généreuse, la vie, l’amie, d’offrir à ma trentaine ce bouleversement. Imaginez le choc ! L’œil se réveille saisi par l’événement des couleurs. Je ne les connaissais pas. Je pourrais presque dire qu’elles m’effrayaient, qu’il y avait dans la couleur quelque chose que je ne comprenais pas et qui m’embarrassait. Et puis encore le choc ! C’est bien cela qui vous agite, le trait de Lindner est un événement. Une rupture dans le temps, dans le calme, l’impossibilité de poursuivre l’ordinaire.
Les femmes, les hommes, les chapeaux, la ville et la vie me fascinent d’un réel que seul le peintre parvient à exciter. Il m’a subjuguée entière, entière je suis entrée dans son monde, jamais je  n’ai  été  au  dehors,  la  main  tendue pour m’inviter plus loin,

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