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XXe siècle n°53

pourra avancer. Même s’il est aussi faux, même s’il se révèle aussi dangereux que le mythe de l’homme tout-puissant, Christ Pantocrator ou Staline, Léonard de Vinci ou Einstein, le mythe de la femme toute-puissante peut aider provisoirement à changer les règles implicites de la société civile: c’est la fonction historique de ce nouveau mensonge. L’intelligence, le génie de Lindner consiste à peindre ce mythe à la distance nécessaire pour que ni les femmes, ni les hommes, n’en deviennent trop longtemps les dupes. « On ne connait jamais les vivants », disait Kafka. Richard Lindner fait une peinture de vivant: c’est pourquoi les vivants ne la connaissent pas, ne la comprennent qu’à moitié. Un jour – dans vingt ou trente ans ?- on la regardera comme le prisme, silencieux mais irremplaçable, du changement survenu au XXème siècle dans les rapports entre les femmes et les hommes. Leurs mensonges présents servent peut-être une vérité à venir, inconnue des unes et des autres, et qui en de concertera beaucoup: la féminité infinie des hommes, et la masculinité infinie des femmes.

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pourra avancer. Même s’il est aussi faux, même s’il se révèle aussi dangereux que le mythe de l’homme tout-puissant, Christ Pantocrator ou Staline, Léonard de Vinci ou Einstein, le mythe de la femme toute-puissante peut aider provisoirement à changer les règles implicites de la société civile: c’est la fonction historique de ce nouveau mensonge. L’intelligence, le génie de Lindner consiste à peindre ce mythe à la distance nécessaire pour que ni les femmes, ni les hommes, n’en deviennent trop longtemps les dupes. « On ne connait jamais les vivants », disait Kafka. Richard Lindner fait une peinture de vivant: c’est pourquoi les vivants ne la connaissent pas, ne la comprennent qu’à moitié. Un jour – dans vingt ou trente ans ?- on la regardera comme le prisme, silencieux mais irremplaçable, du changement survenu au XXème siècle dans les rapports entre les femmes et les hommes. Leurs mensonges présents servent peut-être une vérité à venir, inconnue des unes et des autres, et qui en de concertera beaucoup: la féminité infinie des hommes, et la masculinité infinie des femmes.

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