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DENISE LINDNER

Au premier regard, ce qui frappe chez elle,
C’est sa beauté étrange. Néfertiti – on pense à elle
Etrangement belle, elle l’est sans nul doute.
Les preuves sont là, irréfutables.
Passé la séduction vient l’envoûtement.
Elle émeut, elle désarme, elle enchante, et pour finir, elle crée le manque.
Dessiner, peindre, depuis toujours, elle ne fait que ça.
Chez nous, chez elle, à la Grande-Chaumière, avidement.
Les musées, avidement.
La vie aussi, avidement.
Précoce, elle l’est en tout. Il lui faut une dispense pour les Beaux-Arts.
Dès neuf ans, il lui faut des livres, des livres par dizaines, des livres sur tout.
Elle est née au milieu des bombes et de la fuite, elle ne peut pas être candide.
Elle ne demande rien, mais on lui donne tout.
Elle est la plus petite, la plus fragile, la préférée.
L’amour inconditionnel, il vient de moi.

Et puis, dans la vie d’adulte, elle rencontre Marc Brusse.
Et puis elle divorce de Marc Brusse.
Et puis elle rencontre Richard.
Et puis voilà que ce qu’elle a toujours recherché, ce dont elle a le plus manqué,
elle le trouve en lui.
Une complicité les lie.
L’intelligence, l’humour et l’art les unit.
L’équilibre est trouvé, elle va pouvoir enfin peindre.
Peindre, dessiner-peindre à la folie. Une folie salvatrice.
Le renoncement n’est pas dans son caractère.
Les compromissions ne sont pas dans sa manière.
Parfaitement indemne jusqu’au bout, en dépit de la vie qui la frappe trop fort.
Cependant pour beaucoup elle reste énigme.
Ne comptez pas sur moi pour la dévoiler.

 

Anouk Kopelman-Papadiamandis
Décembre 2004